Un chiffre sec : 60 % des litiges locatifs naissent d’un état des lieux de sortie mal ficelé. Qu’on soit propriétaire ou locataire, on ne s’attend pas toujours à ce que la signature d’un simple formulaire vienne tout bouleverser. Pourtant, la moindre approximation sur le calendrier ou le contenu du procès-verbal peut faire basculer la restitution du dépôt de garantie, et rallumer les tensions, longtemps après le déménagement.
Le procès-verbal d’état des lieux de sortie doit être établi en présence des deux parties, mais la loi n’impose pas systématiquement une date conjointe. L’absence d’un des signataires lors de la remise des clés ne bloque pas la procédure, à condition qu’une convocation formelle ait été envoyée. Aucun délai légal strict n’oblige à dresser ce document le jour du départ, mais un écart trop important peut entraîner des contestations sur la dégradation des lieux.
Certains contrats imposent des modalités spécifiques, parfois contraires à la pratique habituelle. Les conséquences d’un écart de procédure pèsent lourdement lors de la restitution du dépôt de garantie ou en cas de litige.
Pourquoi le respect du délai de l’état des lieux de sortie est fondamental
Prendre au sérieux le délai de l’état des lieux de sortie, c’est s’offrir une séparation locative sans arrière-goût amer. Le rendez-vous scelle le sort du dépôt de garantie et marque la fin de l’occupation du logement. Dans les faits, mieux vaut organiser l’état des lieux au moment où les clés passent de main en main, c’est-à-dire le dernier jour du bail. Évaluer le logement alors qu’il vient tout juste d’être libéré évite les polémiques sur d’éventuels dégâts survenus après le départ du locataire.
Le document rédigé ce jour-là devient la référence unique pour comparer avec l’état relevé à l’entrée. Si des écarts surgissent, détériorations, traces d’usure, vétusté, chaque détail pèse dans la restitution du dépôt de garantie. À défaut d’état des lieux de sortie, la présomption est claire : le logement est censé avoir été rendu en bon état. C’est une protection forte pour le locataire, mais aussi une source de conflits si le bailleur estime que le logement a subi des dommages.
La signature conjointe du locataire et du bailleur, ou de leurs mandataires, entérine la réalité constatée. Ce document contradictoire protège les deux camps. Si un rendez-vous commun s’avère impossible, il reste la possibilité de faire appel à un tiers : le commissaire de justice. Cette démarche, facturée et partagée, implique des délais additionnels, mais tranche selon des critères objectifs.
Voici ce qu’il faut retenir sur l’état des lieux de sortie :
- L’état des lieux de sortie est incontournable, qu’il s’agisse d’une location vide ou meublée.
- Il doit être réalisé le jour où les clés sont restituées, avec la présence des deux parties.
- Si aucun document n’est dressé, la loi considère que le logement a été rendu sans dégradation.
Quels sont les délais légaux et pratiques à connaître pour éviter les mauvaises surprises
La date de l’état des lieux de sortie se fixe d’un commun accord. En général, ce rendez-vous a lieu le dernier jour du bail, lors de la remise des clés. Un minimum d’organisation s’impose : la coordination évite bien des litiges. Pour un logement vide, le préavis est de trois mois ; pour un meublé, il tombe à un mois, le délai débutant dès réception du courrier recommandé envoyé par le locataire.
Le dépôt de garantie concentre toutes les attentions. Si aucun dégât n’est constaté, la restitution s’effectue dans le mois suivant la remise des clés. En présence de dégradations notées lors de l’état des lieux, ce délai passe à deux mois. Le bailleur doit justifier toute retenue par des constats précis. À retenir : le compte à rebours commence à la date de restitution des clés, et non au départ effectif du locataire.
Un cas fréquent : le locataire s’attarde dans le logement une fois le préavis achevé, sans accord du bailleur. Dans ce cas, il doit s’acquitter d’une indemnité d’occupation, généralement équivalente au loyer précédemment versé, jusqu’à la remise réelle des clés. À l’inverse, si le bailleur tarde à organiser l’état des lieux ou à récupérer les clés, il s’expose à des contestations sur le calcul de cette indemnité.
Pour clarifier ces échéances, voici les repères fondamentaux :
- Préavis : 1 mois pour un meublé, 3 mois pour un logement vide
- Restitution du dépôt de garantie : 1 mois s’il n’y a pas de dégâts, 2 mois si des réparations sont à prévoir
- Indemnité d’occupation : due en cas de maintien dans les lieux au-delà du préavis
Maîtriser ces délais, c’est limiter les mauvaises surprises et sortir du bail sans accroc inutile.
Que faire en cas de désaccord ou d’imprévu lors de l’état des lieux sortant ?
Un désaccord sur l’état du logement, une date de rendez-vous impossible à caler : la tension monte vite. Dans cette situation, il est possible de solliciter un commissaire de justice (huissier). Ce professionnel fixe une date, adresse une convocation officielle au locataire et au bailleur au moins sept jours à l’avance, puis établit un constat objectif. Les frais sont alors partagés équitablement.
Attention, la vétusté ne saurait motiver une retenue sur le dépôt de garantie. Seules les dégradations réelles, et non l’usure normale, peuvent être imputées au locataire. Si malgré tout le différend persiste, la commission départementale de conciliation offre une médiation gratuite et sans formalités excessives.
Parfois, un contretemps s’invite : déplacement imprévu, hospitalisation, impossibilité d’être présent. Dans ce cas, la procuration reste la meilleure parade. Il suffit de mandater une personne de confiance par écrit, en joignant la copie d’une pièce d’identité, pour qu’elle puisse représenter l’une des parties lors de l’état des lieux.
Quand aucun terrain d’entente n’est trouvé, la voie judiciaire demeure accessible. Le tribunal judiciaire peut être saisi, mais avant d’en arriver là, un effort de dialogue ou une médiation permettent souvent de débloquer la situation plus rapidement, et à moindre coût.
Modèles, checklists et astuces pour un état des lieux de sortie réussi
Un état des lieux de sortie solide ne laisse rien au hasard. Adoptez un modèle conforme pour cadrer la restitution du logement. Chaque rubrique compte : il faut inscrire la date, l’adresse exacte, l’identité de chacun, et ne pas oublier les relevés de compteurs. Une checklist détaillée écarte bien des contestations et sécurise la récupération du dépôt de garantie.
Checklist à ne pas négliger
Voici les points indispensables à contrôler lors de l’état des lieux de sortie :
- Vérification minutieuse des sols, murs et plafonds dans chaque pièce
- Contrôle du fonctionnement des équipements (plomberie, chauffage, électricité)
- Inventaire détaillé du mobilier pour toute location meublée
- Relevé des différents compteurs (eau, gaz, électricité)
- Indication précise de l’adresse du locataire quittant les lieux
Un conseil qui fait la différence : anticipez les petites réparations, nettoyez en profondeur et rassemblez les factures de travaux récents. Comparez systématiquement chaque point avec l’état des lieux d’entrée. La moindre divergence peut avoir un impact lors de la restitution du dépôt de garantie.
Le procès-verbal doit porter la signature du locataire et du bailleur (ou de leurs représentants légaux). En cas de doute ou de désaccord, insérer des photos datées donne du poids au dossier. Pour les meublés, l’inventaire du mobilier reste un passage obligé. Restez précis, méthodique et transparent : ces habitudes protègent chacun, limitent les litiges, et facilitent la fin de la relation locative.
L’état des lieux, ce n’est pas qu’un simple formulaire : c’est la dernière scène d’un bail, une minute où tout se joue. Bien préparé, il scelle la paix entre locataire et propriétaire. Mal géré, il prolonge les conflits. Le choix vous appartient.


